La démission du Gouvernement de Sébastien Lecornu : un nouvel épisode d’une crise politique sans fin
La démission du gouvernement, moins d’un mois après la nomination du premier ministre à Matignon, marque un nouveau tournant dans la vie politique française. Cette démission, est presque inédit sous la Ve République, en dit long sur l’état d’épuisement du pouvoir et sur la difficulté, aujourd’hui, de gouverner un pays fracturé, sans véritable majorité ni confiance populaire.
Un gouvernement déjà condamné avant d’exister
Dès son entrée en fonction, Lecornu n’avait pas les cartes en main. Nommé le 9 septembre, il devait incarner le compromis, le rassemblement et la continuité. Mais dans un contexte de tensions extrêmes au Parlement, son gouvernement n’aura même pas eu le temps de respirer.
Les discussions pour bâtir une majorité stable se sont vite enlisées. Les oppositions, toutes tendances confondues, ont refusé d’accorder le moindre répit à celui qui apparaissait, à tort ou à raison, comme le représentant d’une politique déjà rejetée par les urnes.
Le symbole d’un système à bout de souffle
La démission du gouvernement de Lecornu dépasse la simple crise gouvernementale. Elle révèle une impasse plus profonde : un régime présidentiel qui peine à fonctionner sans majorité claire, et des partis incapables de coopérer pour l’intérêt général.
Le refus de recourir au fameux article 49.3, souvent critiqué mais parfois nécessaire, a montré la volonté de gouverner autrement. Pourtant, cette main tendue n’a pas trouvé preneur. Les logiques partisanes ont pris le dessus sur la recherche d’un terrain d’entente.
Un président face à ses contradictions
Pour Emmanuel Macron, cette démission est un revers sérieux. En cherchant à incarner la stabilité, il se retrouve face à une instabilité politique totale. La nomination express d’un Premier ministre, suivie d’un départ du gouvernement tout aussi rapide, renvoie l’image d’un pouvoir usé, enfermé dans ses propres contradictions.
Faut-il dissoudre l’Assemblée nationale ? Changer de stratégie ? Ouvrir un vrai dialogue avec les forces politiques du pays ? Le chef de l’État français devra trancher vite, sous peine de voir la crise s’enraciner durablement.
Et maintenant ?
La question n’est plus seulement “qui remplacera Lecornu ?”, mais “que veut encore faire ce quinquennat ?”.
La France a besoin de clarté, de cohérence et d’un cap politique lisible. Tant que le pouvoir s’enfermera dans des calculs d’appareils et des nominations d’urgence, il ne fera que retarder l’inévitable : une recomposition politique profonde, fondée sur la confiance retrouvée entre les citoyens et leurs représentants.
