Madagascar : l’exfiltration du président Rajoelina plonge le pays dans l’incertitude
Le week-end dernier, Madagascar a basculé dans une nouvelle crise politique. Le président Andry Rajoelina a été exfiltré du pays, officiellement pour des raisons de sécurité, alors que l’armée se fissure et que la contestation populaire s’intensifie.
Un climat explosif depuis plusieurs semaines
Tout a commencé par des manifestations contre les coupures d’eau et d’électricité, symbole d’un ras-le-bol général face à la précarité et à la corruption.
Rapidement, ces mobilisations ont pris une tournure politique : des milliers de jeunes, regroupés sous la bannière du mouvement “Gen Z Madagascar”, ont exigé le départ du président.
Pendant ce temps, la CAPSAT, unité d’élite de l’armée, a refusé d’obéir au pouvoir. Ce basculement a mis le feu aux poudres et rendu la position du chef de l’État intenable.
L’exfiltration du président : un mystère bien gardé
Selon plusieurs sources, un avion militaire français aurait participé à l’opération d’évacuation d’Andry Rajoelina, dans la nuit du 12 au 13 octobre. L’appareil aurait décollé d’une base côtière vers La Réunion, voire plus loin.
Paris ne confirme rien, mais n’infirme pas non plus la rumeur. De son côté, la présidence malgache parle d’une “fuite face à une tentative d’assassinat” sans plus de détails.

Un vide politique et militaire
Depuis cette fuite, le pays est suspendu entre mutinerie et transition. La CAPSAT affirme “protéger la nation”, tandis que le gouvernement tente de maintenir une façade d’unité. L’opposition, elle, réclame une procédure de destitution et la mise en place d’une transition civile.
La population, épuisée par la crise économique, observe avec méfiance cette lutte de pouvoir. Beaucoup redoutent que le chaos politique ne vienne aggraver la pauvreté et l’insécurité déjà présentes.
Un tournant pour la Grande Île
Cette exfiltration, qu’elle soit forcée ou stratégique, révèle surtout les failles profondes du système politique malgache : un pouvoir fragilisé, une armée divisée, et une jeunesse déterminée à ne plus subir.
L’avenir du pays dépendra désormais de la capacité des forces en présence à éviter le chaos et à ouvrir la voie à une véritable refondation démocratique.