La Guinée face à son grand défi : restaurer la confiance dans la gestion publique
Depuis la chute de l’ancien régime en 2021, beaucoup de Guinéens avaient nourri de grands espoirs. L’arrivée de Mamadi Doumbouya au pouvoir, avec son discours sur la refondation de l’État et la lutte contre la corruption, sonnait comme une promesse de renouveau.
Quatre ans plus tard, l’enthousiasme du début laisse place à un mélange d’attente et de frustration.
Des promesses fortes, mais une réalité plus floue
Au départ, tout semblait aller dans la bonne direction : arrestations de responsables soupçonnés de mauvaise gestion, audits annoncés, discours fermes sur la moralisation de la vie publique. Mais au fil du temps, un doute s’est installé.
Beaucoup de Guinéens se demandent aujourd’hui comment sont réellement utilisés les fonds publics. Les informations officielles sont rares, les chiffres peu accessibles, et la communication gouvernementale reste souvent floue sur certains projets ou marchés.
Il ne s’agit pas ici d’accuser qui que ce soit sans preuves, mais simplement de constater un manque de clarté qui entretient la méfiance. Dans un pays où la corruption a longtemps miné la confiance entre l’État et les citoyens, la transparence n’est pas un luxe : c’est une nécessité.
Le besoin urgent de rendre des comptes
La transition devait incarner la rupture avec les anciennes pratiques. Or, plus le temps passe, plus la population a le sentiment que la gestion des affaires publiques reste centralisée, voire opaque.
Pour rétablir la confiance, il faut que les autorités publient clairement les comptes de l’État, les contrats signés, les dépenses effectuées. La société civile et la presse doivent pouvoir suivre et questionner ces chiffres librement.
Une gouvernance exemplaire, ce n’est pas seulement punir les fautes passées, c’est aussi prévenir les dérives actuelles par la transparence et la redevabilité.
Une question de crédibilité
Aujourd’hui, beaucoup de citoyens attendent des actes plus concrets que des discours. Les promesses de refondation doivent se traduire dans les faits : budgets ouverts, audits publics, contrôle indépendant des marchés.
Ce sont ces gestes-là qui redonneront confiance au peuple et crédibilité à la transition.
En fin de compte, la vraie refondation ne viendra pas seulement des institutions, mais de la volonté politique d’agir au grand jour, sans opacité ni privilèges.
La Guinée mérite une gouvernance à la hauteur de ses espoirs honnête, responsable et tournée vers le bien commun.
