Sommet pour la paix au Moyen-Orient : entre symboles et incertitudes
Sharm el-Sheikh, Égypte – 13 octobre 2025
“Parler ne suffit pas à faire la paix, mais c’est toujours mieux que le silence.”
Un sommet sous haute tension
Le 13 octobre 2025, la station balnéaire de Sharm el-Sheikh, en Égypte, a accueilli un sommet international pour la paix au Moyen-Orient.
Après des années de guerre et de souffrances dans la région, l’événement portait une promesse d’apaisement.
Des dirigeants venus d’horizons variés États-Unis, Égypte, Turquie, Qatar, Union européenne se sont retrouvés autour d’une même table pour tenter d’imaginer un avenir sans guerre.
Le poids du contexte
Ce sommet s’est tenu dans une atmosphère lourde.
Les affrontements à Gaza avaient ravagé les infrastructures et laissé la population dans une situation humanitaire désastreuse.
Un cessez-le-feu fragile, obtenu début octobre grâce à la médiation de plusieurs pays, avait offert une courte trêve sans toutefois résoudre les tensions de fond.
L’Égypte, fidèle à son rôle de médiateur historique, a voulu saisir cette opportunité pour rétablir le dialogue et proposer une vision de paix régionale.
Une présence internationale et des absences notables
Autour du président Abdel Fattah el-Sisi et du président américain Donald Trump, plusieurs dirigeants ont affiché leur soutien au processus.
Pourtant, deux absences majeures ont été immédiatement remarquées :
- Israël, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décliné l’invitation,
- le Hamas, non convié aux discussions.
Deux acteurs essentiels manquaient donc à l’appel, ce qui a nourri le scepticisme de nombreux observateurs.
Comment espérer un accord global quand ceux qui tiennent les armes ne participent pas au dialogue ?
Une déclaration ambitieuse mais floue
À l’issue des échanges, les participants ont signé la “Trump Declaration for Enduring Peace and Prosperity”.
Ce texte met l’accent sur la reconstruction de Gaza, la sécurité régionale et la coopération économique.
Il se veut une feuille de route pour une paix durable.
Mais beaucoup soulignent le manque de détails concrets : aucun calendrier précis, ni garantie sur les mécanismes de mise en œuvre.
L’accord ressemble davantage à un signal politique fort qu’à un plan d’action immédiat.
Des gestes qui redonnent un peu d’espoir
Parmi les moments les plus marquants, la libération de plusieurs otages israéliens contre des prisonniers palestiniens a profondément ému.
Cette scène rare, symbole d’humanité au milieu du tumulte, a rappelé que la diplomatie peut encore sauver des vies.
Sur la scène du sommet, le slogan “Peace 2025” affiché en grandes lettres traduisait cette volonté commune de tourner la page.
L’image restera sans doute comme l’un des symboles de ce moment suspendu entre guerre et dialogue.
Les défis à venir
Si la déclaration a créé une dynamique nouvelle, les obstacles restent nombreux :
- L’absence d’Israël et du Hamas fragilise la légitimité du processus.
- La reconstruction nécessitera des financements massifs et une coordination internationale solide.
- La sécurité demeure un point sensible, sans plan clair de désarmement ou de supervision.
- Les tensions politiques régionales peuvent encore faire dérailler la trêve.
Pour beaucoup, ce sommet n’est pas une solution, mais une ouverture prudente dans un contexte extrêmement complexe.
Un premier pas, malgré tout
En observant ce sommet, on comprend qu’il ne s’agit pas d’un aboutissement, mais d’un point de départ. Les mots “paix” et “Moyen-Orient” ont rarement été associés sans arrière-pensée.
Pourtant, à Sharm el-Sheikh, pendant quelques heures, le ton a changé. On a parlé d’avenir, de reconstruction, d’apaisement.
Cela ne suffira peut-être pas, mais c’est déjà un signe.
La paix ne se signe pas en un jour elle se construit, lentement, dans les esprits et dans les gestes.
Mon regard sur le sommet
En tant qu’observateur, je retiens surtout le retour du dialogue, même imparfait.
Les discussions étaient loin d’être simples, mais elles ont eu le mérite d’exister.
Dans une région où tout semble figé depuis trop longtemps, ce simple échange vaut déjà beaucoup.
Rien n’est garanti, mais la possibilité d’un avenir différent, elle, demeure.