Pourquoi Cellou Dalein Diallo n’est plus présidentiable en République de Guinée
Cellou Dalein Diallo, figure historique de l’opposition guinéenne et président de l’UFDG, se retrouve aujourd’hui écarté de la course à la présidentielle. Entre refus d’enrôlement, exil et contraintes politiques, retour sur les raisons d’une exclusion qui fait débat.
Un refus d’enrôlement qui change tout
Le processus électoral guinéen a pris une tournure controversée lorsque Cellou Dalein Diallo s’est vu refuser son enrôlement sur les listes électorales.
Résidant à Abidjan, l’ancien Premier ministre n’a pas pu s’inscrire, les autorités invoquant un problème de résidence. Pour l’UFDG, ce refus est tout sauf administratif : il s’agit d’une manœuvre politique destinée à l’exclure du scrutin.
« Ce refus d’enrôlement équivaut à une disqualification politique », dénoncent ses partisans.
L’UFDG affaiblie par des restrictions politiques
L’Union des Forces Démocratiques de Guinée traverse une période difficile. Ses activités sont restreintes, certaines antennes locales ont été fermées, et plusieurs cadres subissent des pressions. Tout comme le parti RPG.
Officiellement, ces mesures visent à préserver l’ordre public, mais dans les faits, elles affaiblissent considérablement le principal parti d’opposition du pays.
L’exil, un obstacle juridique
Depuis plusieurs mois, Cellou Dalein Diallo vit à l’étranger. Or, la loi guinéenne exige que tout candidat à la présidence réside sur le territoire national.
Son absence, justifiée par des raisons de sécurité, constitue un obstacle légal à sa candidature. En pratique, cela revient à une inéligibilité de fait, même sans décision judiciaire explicite.
Un contexte politique tendu et une transition prolongée
Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, la Guinée est gouvernée par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) dirigé par Mamadi Doumbouya.
La transition, censée mener à des élections libres, s’éternise.
Les réformes institutionnelles en cours, combinées à un climat politique tendu, suscitent des inquiétudes sur la sincérité du processus électoral.
Entre légalité et légitimité
Aucune autorité n’a officiellement déclaré Cellou Dalein Diallo inéligible. Cependant, l’accumulation des obstacles administratifs et politiques aboutit au même résultat : son exclusion de facto.
Beaucoup y voient une atteinte au pluralisme et à la légitimité du futur scrutin.
Un avenir politique en suspens
Malgré ces difficultés, Cellou Dalein Diallo demeure une figure incontournable de la vie politique guinéenne. Ses partisans espèrent encore un assouplissement du processus électoral ou une médiation internationale.
Mais à ce stade, tout indique que la Guinée se dirige vers une élection présidentielle sans son principal opposant, un scénario qui pourrait accentuer la méfiance des citoyens envers les institutions.
