Élection en Tanzanie 2025 : une victoire annoncée, un pluralisme en question
L’élection présidentielle en Tanzanie, tenue en octobre 2025, s’est conclue par une large victoire de la présidente sortante Samia Suluhu Hassan, créditée de plus de 97 % des voix.
Un score écrasant qui, loin de symboliser une adhésion unanime, soulève de profondes interrogations sur la crédibilité du processus électoral et la qualité de la démocratie tanzanienne.
Une élection sous contrôle du pouvoir
Depuis son indépendance, la Tanzanie est dominée par le parti Chama Cha Mapinduzi (CCM).
Cette élection n’a pas échappé à la règle : cadres de l’opposition limités, arrestations ciblées et restriction d’accès aux médias indépendants ont marqué la campagne.
Plusieurs observateurs ont dénoncé un environnement électoral inéquitable, où les candidats alternatifs n’ont pas pu véritablement faire entendre leur voix.
Malgré tout, la présidente Hassan a cherché à se présenter comme la garante de la stabilité et de la continuité, capitalisant sur son image de dirigeante pragmatique et sur les succès économiques enregistrés ces dernières années.
Mais la concentration du pouvoir entre les mains du CCM laisse peu de place à un débat politique pluraliste.
Stabilité politique ou démocratie figée ?
La stabilité tanzanienne est souvent citée comme un modèle en Afrique de l’Est. Toutefois, cette stabilité repose sur un équilibre fragile.
Lorsque la compétition politique devient une formalité, la légitimité du pouvoir s’en trouve affaiblie. De nombreux citoyens expriment une lassitude croissante face à des élections dont les résultats semblent joués d’avance.
L’enjeu dépasse la seule victoire du CCM : il concerne la place de la démocratie dans un pays qui se veut moteur régional.
La restriction de l’espace civique, la surveillance accrue d’Internet et la marginalisation de la société civile risquent d’éloigner davantage les Tanzaniens des institutions.
Les défis à venir pour la présidente Hassan
Réélue pour un nouveau mandat, Samia Suluhu Hassan devra répondre à un double défi : maintenir la stabilité tout en rétablissant la confiance démocratique.
Une ouverture politique plus franche, la liberté des médias et un cadre électoral réformé pourraient renforcer la crédibilité du système.
L’élection en Tanzanie 2025 rappelle que la stabilité sans pluralisme reste fragile.
Pour consolider son avenir, le pays devra trouver un équilibre entre ordre et liberté un enjeu central pour toute démocratie africaine en quête de maturité politique.

