Simandou : 15 % pour la Guinée, c’est trop peu pour un si grand espoir
Quand on parle du projet Simandou, on évoque souvent la fierté nationale, l’avenir industriel de la Guinée et l’opportunité historique d’un développement durable.
Mais au milieu de cet enthousiasme, un chiffre vient briser l’élan : 15 %. Quinze pour cent seulement pour la Guinée, dans l’un des plus grands projets miniers du monde.
Comment peut-on se satisfaire d’une part aussi dérisoire dans une richesse qui appartient d’abord à notre terre, à notre peuple ?
Une richesse immense, une part minime
Simandou n’est pas une simple mine. C’est un gisement exceptionnel, une promesse de transformation économique, une chance unique de tourner la page de la dépendance et du sous-développement.
Mais cette promesse semble déjà capturée par d’autres. Les grandes multinationales, fortes de leur capital et de leur technologie, ont pris la plus grosse part du gâteau.
Pendant ce temps, la Guinée propriétaire du sol et du sous-sol se contente d’un rôle d’actionnaire minoritaire.
On nous explique que ces 15 % sont un compromis nécessaire, que le pays n’a pas les moyens de financer un projet aussi gigantesque.
Certes. Mais faut-il pour autant accepter un modèle où la richesse nationale profite surtout à ceux qui viennent l’exploiter ?
La souveraineté ne se négocie pas à 15 %
La Guinée ne manque pas de ressources, elle manque de pouvoir dans la gestion de ses ressources.
Simandou aurait dû être l’occasion d’imposer un nouveau modèle : celui d’un partenariat équilibré, où l’État et le peuple guinéen tirent une part juste de leur patrimoine naturel.
Or, avec 15 %, c’est encore le vieux schéma de la dépendance qui se perpétue.
Ce n’est pas seulement une question d’économie, c’est une question de dignité.
La souveraineté d’un pays ne se mesure pas au nombre de drapeaux qu’il hisse, mais à la maîtrise qu’il exerce sur ses richesses.
Le fer de Simandou doit d’abord forger notre avenir
Nous devons repenser nos priorités. La Guinée ne doit pas être simplement le fournisseur de matières premières du monde.
Le fer de Simandou doit servir à construire nos routes, nos écoles, nos hôpitaux. Il doit créer de la valeur sur place, nourrir notre industrie, former nos jeunes.
Aucun investisseur étranger ne défendra mieux les intérêts de la Guinée que les Guinéens eux-mêmes. Ce projet doit être un levier de souveraineté, pas une nouvelle dépendance.
Les générations futures ne nous pardonneront pas d’avoir laissé filer, une fois de plus, le fruit de notre propre sol.
Le pouvoir militaire profite de 15% de cette part pour vendre de l’illusion au peuple de Guinée. Il est important de rappeler en fin que 15% de 20 milliards d’investissement représente 3 milliards de dollars.
Bref, il faut être aveugle intellectuel pour ne pas voir de manière claire ce déséquilibre financier pour notre pays.
