Faye – Sonko : un duo qui se fissure, une gouvernance qui vacille
Depuis plusieurs mois, l’image d’unité affichée par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko s’effrite progressivement.
Leur arrivée au pouvoir avait suscité un immense espoir de renouveau, mais aujourd’hui, des tensions visibles laissent penser que leur collaboration traverse une zone de fortes turbulences.
Un conflit qui dépasse une simple affaire de leadership
Le premier choc ouvert est né autour de la direction de la coalition « Diomaye Président ». Le remplacement d’Aïssatou Mbodj, figure proche de Sonko, par une collaboratrice issue du cercle présidentiel Aminata Touré a été perçu comme une mise à l’écart stratégique.
Ce geste révèle une bataille plus profonde : qui, du président ou du premier ministre, doit réellement orienter la ligne politique ?
Sonko expose publiquement le malaise
Ousmane Sonko, habituellement direct, n’a pas hésité à exprimer son désaccord au grand jour. Il reproche au président un manque d’autorité, mais surtout un manque de soutien dans des moments clés.
Ce type de critique venant de son propre premier ministre montre que Sonko ne se comporte pas comme un simple numéro deux : il revendique un rôle central dans la conduite du pays.

Une réponse calme, mais qui soulève des questions
De son côté, Bassirou Diomaye Faye adopte un ton apaisant. Il nie les tensions, évoque l’unité, et insiste sur la nécessité de travailler pour le bien des Sénégalais.
Cette attitude peut traduire une volonté sincère d’éviter l’escalade, mais elle peut aussi donner l’impression que le président laisse les événements le dépasser.

L’alliance se fragilise et les risques s’accumulent
Si ce bras de fer continue, plusieurs conséquences sont à craindre :
- Un exécutif paralysé : deux visions différentes tirant dans des directions opposées.
- Une coalition qui se divise : chaque camp renforçant sa propre base.
- Un président fragilisé : accusé de manquer d’autorité.
- Un premier ministre surexposé : risquant d’être perçu comme un facteur de tensions.
Mon regard sur la situation
À mes yeux, cette crise n’est pas un accident. Elle est le résultat d’une alliance construite sur une nécessité stratégique plus que sur une réelle compatibilité. Tant que les priorités étaient communes, le duo tenait. Mais dès que la question du pouvoir réel s’est posée, les contradictions sont apparues.
Ce qui frappe, c’est le contraste : Sonko choisit l’affrontement direct, tandis que Faye privilégie l’apaisement.
Aucun des deux ne semble véritablement chercher une voie de compromis durable. Et dans cette situation, c’est la clarté de la gouvernance qui s’en trouve affaiblie.
Si rien n’est réglé rapidement, l’alliance qui avait enthousiasmé les Sénégalais risque de devenir une source de déception supplémentaire.
Le Sénégal a besoin de stabilité, pas d’un duel silencieux au sommet.
