Guinée : tensions internes, influenceurs divisés et une campagne de plus en plus contestée autour du Général Doumbouya
À l’approche des élections, j’observe une mobilisation impressionnante autour du Général Mamady Doumbouya. Blogueurs, artistes, activistes, jeunes en difficulté… beaucoup s’investissent ouvertement pour défendre son maintien au pouvoir.
Mais derrière cette apparente unité se cachent des tensions fortes, notamment au sein du mouvement politique GMD, où plusieurs acteurs se divisent publiquement.
Une armée de blogueurs, artistes et activistes mobilisés autour du pouvoir
Depuis plusieurs mois, de nombreux influenceurs et artistes multiplient les messages favorables au Général Doumbouya. Certains chantent sa gloire, d’autres produisent des vidéos de soutien, tandis que des jeunes relaient ses discours sur les réseaux sociaux.
Cette effervescence donne parfois l’image d’un soutien massif et spontané. Pour d’autres, elle reflète une stratégie politique bien préparée, où chacun cherche à se positionner dans un climat incertain.

Des accusations d’utilisation de moyens publics pour orienter l’opinion
Plusieurs guinéens affirment que l’entourage du pouvoir utiliserait des ressources publiques pour encourager cette mobilisation, financer des contenus ou soutenir indirectement les artistes et créateurs de contenus qui relaient les messages du camp présidentiel.
Ces accusations ne sont pas confirmées, mais elles reviennent régulièrement dans le débat public et nourrissent une certaine méfiance.
Bah Oury, Premier ministre et directeur de campagne, pris pour cible par les influenceurs du même camp
L’un des faits les plus surprenants dans cette période est l’attitude de certains artistes, blogueurs et activistes qui s’attaquent directement à Bah Oury, Premier ministre et directeur de campagne du Général Mamady Doumbouya.
Alors qu’ils prétendent soutenir le Général, ils critiquent ouvertement celui qui devrait être son principal coordinateur politique. Ils lui reprochent de ne pas défendre suffisamment le camp présidentiel ou de manquer d’engagement, créant ainsi un climat tendu au sein même du mouvement.
Pour plusieurs observateurs, cette situation reflète clairement un conflit d’intérêts interne au mouvement GMD, où rivalités personnelles, ambitions individuelles et calculs politiques prennent le dessus sur la cohésion.

Un mouvement divisé qui soutient un dirigeant qualifié de « putschiste » par ses adversaires
Alors que le GMD se présente comme un bloc solide en faveur de la continuité au pouvoir, il apparaît aujourd’hui profondément divisé. Ses membres se disputent l’influence, l’attention du public et la proximité avec le cercle présidentiel.
Dans le même temps, les adversaires du Général Doumbouya « putschiste » exploitent ces divisions pour renforcer leurs critiques contre la gestion de la transition.
Une transition fragilisée par les rivalités internes et les accusations de manipulation
Cette situation soulève une question essentielle : comment une transition déjà contestée peut-elle inspirer confiance lorsque ses propres soutiens se déchirent publiquement ?
Entre jeunes influençables, artistes en quête de visibilité, blogueurs alimentant des polémiques internes, accusations d’achat de consciences et tensions directes autour de Bah Oury, la campagne prend l’allure d’un champ de bataille où chacun cherche à tirer profit du moment.
La Guinée traverse une période politique particulièrement sensible. L’avenir du pays dépendra largement de la transparence du processus électoral et de la capacité des dirigeants à restaurer la confiance du public dans la transition.







