Mamady Doumbouya : le parjure d’un chef de transition devenu candidat à sa propre succession
Le général Mamady Doumbouya, président de la transition guinéenne, a officiellement déposé sa candidature à la Cour suprême pour l’élection présidentielle du 28 décembre 2025.
Un geste perçu comme un parjure politique et une trahison de ses engagements envers le peuple guinéen.
Le parjure consommé
Le 3 novembre 2025 restera gravé dans l’histoire politique de la Guinée.
Ce jour-là, le général Mamady Doumbouya, chef du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), a officiellement déposé sa candidature à la Cour suprême pour participer à l’élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025.
Cet acte, symboliquement fort, marque une rupture profonde avec les promesses initiales du régime.
En 2021, lors de sa prise de pouvoir, Doumbouya avait pourtant juré qu’aucun membre du CNRD ne serait candidat à la fin de la transition.
Aujourd’hui, cette promesse est brisée. Pour beaucoup, il s’agit d’un parjure politique et moral qui entache la crédibilité de la transition.

Une transition trahie
Ce dépôt de candidature révèle une réalité désormais difficile à cacher : la transition guinéenne a été dévoyée.
Ce qui devait être un processus de refondation démocratique s’est transformé en stratégie d’auto-légitimation du pouvoir militaire.
L’opposition est affaiblie, plusieurs partis politiques sont suspendus, et les libertés publiques restent restreintes.
Dans ces conditions, la promesse d’un scrutin « libre, transparent et inclusif » paraît illusoire.
Ce scénario n’est pas nouveau en Guinée : chaque transition, censée marquer un tournant, finit par reproduire les mêmes schémas de confiscation du pouvoir.
Le général Doumbouya, qui se voulait symbole de rupture, s’inscrit désormais dans cette triste continuité historique.
Un avertissement pour la démocratie guinéenne
La candidature de Mamady Doumbouya n’est pas qu’une simple décision politique elle représente un recul démocratique majeur.
En bafouant son engagement public, le chef de la junte compromet la confiance du peuple et affaiblit la légitimité du futur scrutin.
La communauté internationale, qui avait salué la volonté de la Guinée de revenir à l’ordre constitutionnel, observe désormais avec inquiétude ce glissement vers l’autoritarisme électoral.
Une transition vers l’impasse
En déposant sa candidature, Mamady Doumbouya a scellé le destin d’une transition qu’il avait lui-même promise exemplaire.
Ce qui devait être une refondation devient une répétition du passé, où la soif de pouvoir l’emporte sur la parole donnée.
Le parjure est désormais consommé.
Et la Guinée, une fois encore, se retrouve face à une question historique : choisira-t-elle enfin la démocratie, ou restera-t-elle prisonnière de ses promesses trahies ?

