Crise de carburant : le Mali face à une pénurie qui paralyse le quotidien
Bamako, 27 octobre 2025 Depuis plusieurs jours, les stations-service de Bamako et d’autres grandes villes du Mali peinent à répondre à la demande en carburant. Les longues files d’attente, les prix en hausse et la frustration des automobilistes traduisent l’ampleur d’une situation qui menace de s’aggraver.
Des stations à sec et des revendeurs débordés
Dans plusieurs quartiers de la capitale, certaines stations-service ont tout simplement fermé leurs pompes, faute d’approvisionnement. Celles qui parviennent encore à vendre le précieux liquide sont vite submergées.
En parallèle, les vendeurs de carburant au détail communément appelés trafiquants profitent de la rareté pour revoir leurs tarifs à la hausse. Le litre d’essence, officiellement fixé à environ 915 F CFA, s’échange désormais jusqu’à 1 500 F CFA dans certaines zones.
Des causes multiples
Selon plusieurs sources proches du secteur énergétique, la pénurie serait liée à un double problème d’approvisionnement et de logistique. D’une part, les retards d’importation en provenance des ports voisins, notamment ceux de Dakar et d’Abidjan, perturbent la distribution. D’autre part, la hausse des coûts du transport et les difficultés de stockage aggravent la situation.
Un agent du ministère de l’Énergie, sous couvert d’anonymat, évoque aussi « un problème de coordination entre les importateurs et la direction générale des hydrocarbures », tout en assurant que « des mesures urgentes sont en cours pour rétablir l’équilibre du marché ».
Le contexte de la guerre contre le terrorisme aussi s’impose et aggrave la situation de pénurie de carburant.
Un impact économique et social considérable
Le manque de carburant ne touche pas uniquement les automobilistes. Les transporteurs, agriculteurs, et même les petites entreprises sont affectés. Les prix du transport interurbain ont augmenté, tout comme ceux de certains produits de première nécessité.
Des promesses de retour à la normale
Face à la colère croissante de la population, les autorités ont assuré que des cargaisons supplémentaires étaient attendues « dans les prochains jours ». Un communiqué du ministère de l’Énergie, publié ce week-end, affirme que « le gouvernement suit de près la situation et travaille avec les partenaires régionaux pour garantir un approvisionnement régulier ».
En attendant, les Maliens s’adaptent tant bien que mal à cette nouvelle épreuve. Dans les rues de Bamako, le bruit des moteurs s’estompe peu à peu, laissant place à un sentiment d’impuissance mêlé à une question que beaucoup se posent : combien de temps encore faudra-t-il patienter ?
