Mon aventure suisse : un voyage pour me trouver, me protéger et me reconnecter avec moi-même
Le 02 avril 2023, j’ai quitté Clermont-Ferrand avec un seul objectif : trouver un endroit où je pourrais enfin me sentir en sécurité. À ce moment-là, tout en bas de ma propre pyramide de Maslow, il ne restait plus grand-chose : juste ce besoin vital de protection, de calme, de distance avec les menaces qui tournaient autour de moi. Alors j’ai pris la route vers Genève, presque en urgence, comme un aventurier qui part à la recherche d’un refuge.

Genève : une première étape de mon aventure en Suisse
En arrivant à Genève, j’ai senti un apaisement immédiat. Là-bas, j’ai recommencé par les fondations : me reposer, manger, marcher sans crainte, regarder le lac et sentir mon cœur ralentir. Ce n’était pas de la détente : c’était une forme de survie douce.
Genève a été ma première étape vers la reconstruction de moi-même. Une ville où j’ai pu, pour la première fois depuis longtemps, descendre la garde sans me sentir vulnérable.
De Genève à Neuchâtel : retrouver le souffle, mais pas encore la paix
La route vers Neuchâtel m’a fait du bien, mais je sentais encore ce poids dans ma poitrine. À Neuchâtel, la lumière du lac m’a accueilli comme une caresse, mais la tranquillité extérieure ne suffisait pas à calmer mes turbulences intérieures. Je savais que je devais continuer à avancer si je voulais vraiment me retrouver.
Neuchâtel – Chiasso : une transition éprouvante
La route vers Chiasso n’a pas été simple : longue, fatigante, parfois étouffante. Et à l’arrivée, ce fut le contraste total : une ville-frontière pleine de bruit, de mouvements et de passages incessants. Je me sentais étranger partout, mais paradoxalement moins seul.
C’est à Chiasso que j’ai commencé à vraiment discuter avec des migrants, des demandeurs d’asile. Leurs regards racontaient une histoire de survie bien plus lourde que la mienne. Nous ne partagions pas les mêmes origines, ni les mêmes combats, mais nous avions un besoin commun : celui de retrouver la base de la pyramide de Maslow, celle de la sécurité.
Deux semaines plus tard : Sarnen, le refuge dans les hauteurs
Quand je suis arrivé à Sarnen, j’ai senti pour la première fois un vrai changement intérieur. Les montagnes me parlaient. Elles m’invitaient à souffler, à me relever, à redevenir stable. C’était comme si la nature elle-même me proposait un refuge.

Les randonnées : mon combat et mon échappatoire
Les sentiers étaient parfois raides, parfois interminables. Les jambes brûlaient, le souffle manquait, la pluie tombait sans prévenir… mais chaque difficulté m’aidait à comprendre que remonter ma propre pyramide nécessitait de franchir ces pentes physiques et intérieures.
À chaque sommet, j’étais récompensé : le silence des hauteurs, le vent qui efface les tensions, les cloches des vaches, les villages suspendus dans le temps. Je me retrouvais dans cette nature brute, loin du bruit et loin des menaces qui m’avaient poussé à partir.

Lucerne : quand la montagne t’écoute et quand l’humain te relève
Les paysages étaient magnifiques mais exigeants. Pourtant, ce sont surtout les rencontres qui ont marqué mon esprit. Des personnes bienveillantes, des sourires simples, des conversations inattendues.
Elles ne connaissaient rien de mon histoire, mais elles ont offert une chaleur et une humanité qui ont renforcé ma reconstruction intérieure. J’ai compris alors que la sécurité passe aussi par les autres : par ceux qui, même brièvement, te rappellent que tu mérites d’être en paix.

Trois mois plus tard : retourner à Clermont-Ferrand, mais pas comme je suis parti
Après plus de trois mois d’aventure en Suisse, respirer, grimper et réfléchir, j’étais obligé de retourner à Clermont-Ferrand.
Le retour s’est fait par Genève puis Annemasse, mais cette fois avec une stabilité nouvelle. Je ne revenais plus en fuyant quelque chose ou quelqu’un : je revenais en sachant ce que j’avais à faire pour ma sécurité et ma tranquillité.
Ce que j’ai appris dans les montagnes suisses
Ce voyage m’a appris que la sécurité n’est pas seulement un lieu : c’est un état intérieur, un état d’esprit. J’ai reconstruit les bases, j’ai trouvé de nouvelles forces et j’ai compris que parfois, il faut s’éloigner pour entendre ce que notre propre voix essaie de nous dire depuis longtemps, pas s’éloigner seulement de ceux qui essaient de nous nuire mais aussi pour retrouver la paix.
J’ai aussi senti la souffrance de ceux qui n’ont pas la même histoire que moi, des personnes qui sont dans une difficulté extrême, des demandeurs d’asile, des migrants etc.
La situation de ces personnes a renforcé ma gratitude mais aussi ma conscience. Ces personnes aussi, à leur façon, sont des aventuriers de la survie en quête de sécurité.
En Suisse, j’ai retrouvé quelque chose d’essentiel : un refuge, mais surtout une nouvelle version de moi-même et j’ai rencontré des personnes formidables.

